Chronique existentielle gracieuse autour d’une maison familiale.
A ceux qui reprochent au cinéma français sa sempiternelle pauvreté d’imagination, on répondra que filmer les variations infinitésimales des rapports humains, ramenées à un unique décor (une maison familiale), une unique péripétie narrative (l’attraction exercée par cette maison), une unique interrogation (le bilan de ces vies), constitue, sous ses airs flous et ténus, le plus ambitieux des programmes. L’attention subtile à l’instant présent et l’attention souveraine au temps qui passe, tour à tour dissociées et conjuguées, en sont les deux qualités requises. En souvenir de nous brasse toutes ces ambitions, mais ne trouve pas tout à fait l’arc miraculeux qui relierait l’indiscipline du moment présent à l’harmonie rétrospective du souvenir. A la place, des dialogues qui pèchent par psychologie explicative. Heureusement, Hélène Lapiower (avec ses yeux en amande brisée et sa voix enrouée par on ne sait quel tracas ancien) et Iliana Lolic (qu’on a pu voir dans les films récents de Luc Moullet) traversent gracieusement le film.
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