Les ex-Young Michelin, vainqueurs du concours CQFD en 2010, jouaient samedi dernier à la Flèche d’Or, à Paris. On y était, et on raconte.
On les avait connu lors de la dernière édition du concours CQFD, devenu depuis Inrocks Lab, où ils avaient gagné, tout simplement. Depuis fin 2010 donc, les cinq Marseillais de Young Michelin ont fait leur chemin et ont changé, comme le concours qu’ils ont remporté, de nom pour devenir Aline. Le talent, lui, n’a pas changé et ils l’ont prouvé ce samedi à la Flèche d’Or.
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La salle parisienne accueillait également, pour la soirée, les très honorables Mi & L’Au, The Rebels of Tijuana et Natalia Moscou, qu’on a malheureusement que très peu vu pour cause de retard et de départ précipité. On n’a donc pu profiter que d’Aline, qui rien qu’à eux méritaient toutefois bien le déplacement.
Les cinq garçons ont donc livré un chouette concert, déversant avec humour tout ce qu’on avait aimé en eux. Si Aline revisite les claviers electro-pop de la new wave française, le groupe semble surtout s’inspirer d’un monument de la scène britannique de l’époque, les Smiths. Et oui, les Smiths, car bien qu’il soit toujours intimidant d’invoquer les quatre héros de Manchester, c’est bien aux sautillements guitaristiques de Johnny Marr et à la nonchalance un brin maniérée de Morrissey que renvoient sans cesse les cinq Marseillais. Le « sank iou véri muche » en fin de morceaux montre d’ailleurs bien le complexe assumé avec drôlerie de cette ascendance musicale britannique.
On décèle en effet un détachement et une sensibilité comparables entre les Mancuniens et les Marseillais. Car si les Smiths jouaient This Charming Man, Aline y va également de sa chanson Les Copains et de la pas très virile Deux Hirondelles, délicieuse par ailleurs. Comme chez Morissey, on observe dans le jeu du chanteur Romain Guerret une certaine tendances vers une gestuelles décontractée de dandy rock. « I’m not the man you think I am« , chantait Morissey dans Pretty Girls Make Graves.
Du premier album des Smiths, on repense également à la pochette, montrant le goût du groupe pour une esthétique légèrement homo-érotique. On y voit en effet un Joe Dallesandro dénudé, tiré du film Flesh de Warhol. Quant à la pochette du premier album d’Aline, elle n’est pas encore faite mais promis, semblent-ils nous dire, ça ne saurait tarder. Car si on ne parle ici que des débuts des Smiths, c’est qu’il ne s’agit là que des débuts d’Aline.
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