Lors de la dernière convention du Front national samedi 18 février à Lille, Jean-Marie Le Pen avait soulevé une polémique en citant le poète collaborationniste Robert Brasillach dans son discours. Dans son dernier journal de bord vidéo, le président d’honneur s’est défendu de ses attaques en employant un slogan fasciste.
Vendredi lors de son traditionnel blog vidéo hebdomadaire, Jean-Marie Le Pen s’est montré plutôt remonté suite à la polémique engendrée par son dernier discours. Aux cotés de Marie d’Herbais, présentatrice attitrée, le président d’honneur du FN est revenu sur les reproches adressés à sa fille par Jean-Luc Mélenchon et la presse suite à l’extrait d’un poème de Robert Brasillach qu’il avait lu lors de son dernier discours, le samedi 18 février à Lille.
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http://www.youtube.com/watch?v=SoCvqPFq_Oc
Fusillé à la libération, le poète Robert Brasillach fut également le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Je suis partout, dans lequel il laissait libre cours à son antisémitisme. « Que l’on m’attaque moi, ça n’a aucune importance, c’est ignoble que l’on reproche à Marine que son père cite Robert Brasillach », s’est emporté Jean-Marie Le Pen.
Citant intégralement le poème (à partir de 8min30), l’Enfant honneur, en soignant ses intonations de voix, Jean-Marie Le Pen a cherché à montrer qu’il n’y avait rien de répréhensible dans l’extrait qu’il avait choisi pour défendre l’idée de l’honneur en politique.
Mais à la fin de sa lecture et en guise d’ultime pied de nez, Jean-Marie Le Pen déclare : « J’ajoute quant à moi une phrase: ‘Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur' ».
Plus connue en italien (Molti nemici, molto onore), cette expression n’est pas anodine puisqu’il s’agit d’un slogan qui fut utilisé par Benito Mussolini et qui est encore employé aujourd’hui par de nombreux nostalgiques du Duce.
La défense de Le Pen
Suite à la publication de notre article, Jean-Marie Le Pen s’est défendu de toute référence à Mussolini. Dans un communiqué, le président d’honneur du FN explique que la citation n’est pas « n’est pas attribuable à Mussolini mais, quatre siècles plus tôt, au chevalier Georg Von Frundsberg, au service de l’Armée d’Espagne, qui la prononça lors de la bataille de Vicence en 1513 ».
Une paternité que nous n’avons jamais nié puisque nous indiquions simplement qu’elle avait été popularisée dans les années 30 sous le régime fasciste italien.
Malheureusement pour Jean-Marie Le Pen, Georg Von Freundsberg est également une référence chargée historiquement puisqu’il a donné son nom à la dixième division de Waffen SS et à une célèbre chanson de lansquenets, bien anti-française.
David Doucet
Article mis à jour le 27/02/2012 à 15h50 : ajout du paragraphe sur la défense de Jean-Marie Le Pen
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