Un docu maladroit sur la vie monacale.
Pendant six mois, le réalisateur allemand Philip
Gršning a filmé la vie des moines de la Grande
Chartreuse, au-dessus de Grenoble. Il en a tiré
un film qui devrait être sensoriel et qui ne l’est guère.
Car le film ne se plie pas à son sujet. De « grand
silence », par exemple, il n’y a pas : si, effectivement,
les moines parlent peu, ils prient, psalmodient,
chantent, lisent à haute voix, et les couloirs résonnent
de bruits. D’autre part, la rude vie monastique (peu
de sommeil, des heures de prières et de labeur dans
le froid) n’est supportable que parce que tout y a un
sens. Or ce sens essentiel n’apparaît jamais dans le
montage de Gršning, qui consacre toute son énergie à
filmer de (très) belles images. A force de ne pas vouloir
informer le spectateur, la vie de ces chartreux nous
demeure totalement opaque. Ce film se veut « un essai
poétique sur les rythmes ralentis de la vie », mais comment
pourrions-nous ressentir la vérité du temps qui passe
à travers ces nombreux ralentis et accélérés ?
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