Un moyen métrage un peu alambiqué mais prometteur sur le séjour israélien d’une jeune Française.
Un grand gaillard un peu ridicule attend dans son appartement la visite de la petite amie d’Emile, son grand pote français. Delphine met les pieds pour la première fois en Israël. L’accueil que lui réserve Yoav est quelque peu déroutant : on bute contre son corps trop voyant et maladroit et contre son expression dont on ne sait si elle dénote une crânerie bêtasse ou un simple malaise. Au premier abord, La Petite Amie d’Emile est une comédie moite, à deux doigts de tourner à l’orage, dont le climat inquiétant et loufoque a pour mérite de nous décontenancer, de nous tenir en haleine, bref de nous charmer. La gêne qui s’installe entre les deux personnages naît non seulement de leur étrangeté l’un vis-à-vis de l’autre mais aussi de leur proximité physique et de l’absence plombante d’Emile qui ne répond jamais au téléphone. Quand le film nous conduit dans les couloirs du Mémorial de la Shoah Yad Vashem, à la demande de Delphine, on comprend que l’on se dirige progressivement vers l’idée d’une rencontre entre deux réalités, deux perceptions d’Israël, celle d’un pays vu à travers son histoire et le pays tel qu’il est vraiment aujourd’hui. Mais, hélas, c’est bien plus vers l’idée que vers une véritable rencontre que le film nous conduit, coincé – à force d’étrangeté et de rétention – dans les limites d’une approche un poil trop alambiquée et théorique. Gardons tout de même un oeil sur ce réalisateur dont le ton singulier peut nous réserver de bonnes surprises.
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