Fan inconditionnel de Maradona, Tati Benitez travaille dans une scierie en pleine forêt amazonienne. Un jour, il découvre un tronc d’arbre qui ressemble selon lui à son idole… Apprenant l’hospitalisation de Maradona, Tati Benitez délaisse travail, épouse, enfants et taudis familial pour traverser le pays et offrir l’arbre-portrait au célèbre footballeur. El Camino de San […]
Fan inconditionnel de Maradona, Tati Benitez travaille dans une scierie en pleine forêt amazonienne. Un jour, il découvre un tronc d’arbre qui ressemble selon lui à son idole… Apprenant l’hospitalisation de Maradona, Tati Benitez délaisse travail, épouse, enfants et taudis familial pour traverser le pays et offrir l’arbre-portrait au célèbre footballeur. El Camino de San Diego débute dans une veine quasi documentaire : face à la crédulité du jeune Benitez, les papys du coin opposent leur expérience impassible, leur présence forte, leurs visages ravinés comme des paysages. Ensuite, le film prend les atours plus conventionnels du road-movie : traversée de grands espaces, rencontres plus ou moins insolites, jusqu’aux portes de la propriété de l’idole. Le film de Sorin décrit les beautés et limites de l’état de fan, à travers un personnage qui fuit la réalité plutôt que de l’affronter : on comprend qu’un Maradona illumine l’existence de millions de pauvres mais ce genre d’admiration extrême les maintient aussi dans leur condition et les détourne du combat pour en sortir. A travers l’arbre qui “ressemble” à Maradona, le cinéaste aborde une autre question qui rejoint la première : celle de la subjectivité du regard, particulièrement pertinente en matière d’art et de cinéma. Sous ses airs pittoresques, gentillets, El Camino… aborde donc des sujets intéressants et retors. On ne sait trop si Sorin privilégie le rêve et la croyance par rapport au combat politique ou s’il dresse le constat désabusé que l’admiration béate d’un Maradona est tout ce qui reste aux déshérités d’Argentine ou d’ailleurs.
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