GIRLS IN AMERICA DE LORI SILVERBUSH ET MICHAEL SKOLNIK
avec Paola Mendoza, Judy Marte, Anny Mariano, Dominic Colon (1 h 22)
Un film attachant sur des adolescentes américaines délinquantes.
Couronné en septembre dernier par le Prix du Jury au Festival du film américain de Deauville, ex aequo avec Keane, Girls in America n’a toutefois pas toutes les qualités du film de Lodge Kerrigan. Tourné en numérique, le film de Silverbush et Skolnik raconte la vie d’adolescentes confrontées ou liées plus ou moins directement à la délinquance (certaines en sont plus victimes que responsables) dans une banlieue de New York, à Jersey City. Une vie en tous points semblable à celle qu’on nous décrit d’ordinaire dans les films comme étant celle des garçons : drogue, deal, vol, prison, conflits générationnels entre mères et filles, etc. C’est là que se loge surtout l’intérêt du film, dans son aspect documentaire le scénario a d’ailleurs été écrit en collaboration avec des jeunes filles lors d’ateliers d’écriture et de théâtre, et Skolnik est documentariste de formation et dans sa critique discrète de la société américaine. En dehors de ces qualités, rien de génial à vrai dire dans la mise en scène de ce film indépendant, sinon une vertu toujours appréciable : le choix d’éviter tout pathos ou tout manichéisme. Comme le film est d’autre part interprété par de jeunes acteurs et actrices (dont l’une est doublée, dans la VF, par la chanteuse Diam’s) visiblement investis et concernés par leurs rôles, on obtient au final un film très attachant. Ce n’est déjà pas si mal.
J.-B. M.