Le hideux considéré comme un des beaux-arts : un prototype bizarre.
Second film italien en compétition à Cannes en 2006 (avec Le Caïman de Nanni Moretti, dans lequel Paolo Sorrentino tenait d’ailleurs un petit rôle), L’Ami de la famille peut se targuer d’être le film le plus hideux jamais vu sur un écran depuis belle lurette. Tout, du personnage principal (un gnome crapoussin méchant) aux décors (choisis fascistes), de la photo – prétentieuse, vaine et pseudo-moderne de Luca Bigazzi, déjà responsable de l’image du précédent film, à succès, de Sorrentino, Les Conséquences de l’amour – à la musique, des acteurs à l’état d’esprit général du film, tout est laid, d’une hyperlaideur qui pourrait presque passer pour un style tant elle constitue l’unité, la cohérence même du film. Cet Ami… qu’on ne souhaiterait à personne est un film dont on peut sans exagérer et sans méchanceté prétendre qu’il ne ressemble à rien d’autre, tout en s’en réjouissant.