Maman est malheureuse, et ça énerve son ado de fille. L’idéologie familialiste en prend pour son grade, mais le plaisir du cinéma n’est pas au rendez-vous.
Le postulat de départ n’est pas inintéressant : une adolescente cherche à comprendre pourquoi sa mère est tout le temps malade et triste. Le titre du film est donc double : psychanalyser sauvagement maman pour qu’elle arrête de faire la tronche. Malheureusement, le film fait pas mal de surplace, ado monocordement énervée et mère perpétuellement dans les vapes de sa névrose, avant de dévoiler la (grosse) clé de l’affaire : maman n’a pas épousé le grand amour de sa jeunesse, joué par Kad Merad, abonné aux rôles de gentils séducteurs pas très beaux mais tellement sensibles. Actif : l’idée que la famille est souvent un compromis, un nid de névroses, voire un hasard de l’histoire, une illusion (ce n’est certes pas très neuf, mais il est toujours sain de dynamiter l’idéologie familialiste) ; Chloé Coulloud, jeunette pleine de tempérament. Passif : un scénar qui tire à la ligne, Karine Viard figée dans un rôle ingrat, une réalisation anonymement pro et une difficulté à croire que “maman” persiste à préférer Kad Merad à Pascal Elbé jusqu’à la dépression. Sur une thématique proche, Le Dernier des fous de Laurent Achard était plus tranchant.