La guimauve sentimentale d’Anne Gavalda adaptée par Claude Berri. Diabétiques s’abstenir.
Dans la toute première séquence, un personnage secondaire interprété par l’Antillaise Firmine Richard explique en rigolant qu’elle va manger quelqu’un tout cru avec du manioc. C’est bien sûr du second degré, une façon pour le personnage de désamorcer les clichés. Mais le problème du cinéma de Claude Berri, et de ce film en particulier, est bien de patauger dans les clichés sans parvenir à les transcender ou à les rendre intéressants. Ensemble, c’est tout chronique la relation entre quelques éclopés de la vie : un jeune homme orphelin, une jeune femme de ménage méprisée par sa mère, un aristo timide et bègue, une vieille dame arrachée à sa maison par une fracture de la hanche… Ces solitudes blessées vont s’assembler, les conflits vont se résorber, tout finira bien sous les notes d’un joli et agaçant piano et de quelques violons. Les acteurs sont bien, la réalisation assez plate, la musique surgit toujours pile-poil pour illustrer une émotion au cas où on ne l’aurait pas saisie. Ce mélange de mièvrerie sentimentale et de nostalgie – le A bicyclette de Papet Montand résonne à deux reprises, souvenir de Jean de Florette et d’un passé repeint aux couleurs idéales d’un paradis perdu – ressemble à ces produits light et passe-partout qui ne bousculent personne mais rassurent peut-être en temps de crise. Pas désagréable ni antipathique, superficiel et consensuel, c’est tout.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}