Darry Cowl en bébé : idée originale mais l’ensemble ne convainc pas et reste pénible.
De Delphine Gleize on gardait le souvenir d’un premier long, Carnages, inégal mais révélant un tempérament et une ambition. L’homme qui rêvait d’un enfant est à ce titre une déception. Un éleveur de poules d’une timidité frisant l’autisme est toujours célibataire et fils à maman passé la quarantaine. Il décide d’adopter un enfant. Le bébé est joué par… Darry Cowl, qui couche dans le berceau, suce la tétine, se fait donner le bain, etc. Après la concierge de Pas sur la bouche, l’acteur a donc terminé sa carrière par des performances transformistes. L’idée certes originale, le casting intéressant (Esther Gorintin apporte comme toujours une présence singulière et non trafiquée), mais l’ensemble ne passe pas : nappé dans une esthétique sépia passéiste (la poésie rétromièvre façon Amélie Poulain continue de faire quelques ravages), le film déroule péniblement ses quatre-vingts minutes qui semblent durer trois heures, exhibe sa sensibilité comme on grimperait sur un podium pour hurler sa modestie, entre humour qui tombe souvent à plat et sentimentalisme à la limite du gâtisme autour des thèmes de l’enfance, de la vieillesse et de la solitude, oubliant qu’un film ne peut émouvoir si les émotions sont fléchées à chaque plan. La couche est pleine.
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