Depardieu comme un lion en cage dans
cette petite fable édifiante et désuète.
Pendant la guerre d’Algérie, un enfant d’origine kabyle est placé dans une famille d’accueil de la France profonde. D’abord réticente, elle s’attache peu à peu au nouveau venu. Fable gentillette à vocation philanthropique, le nouveau film de Thomas Gilou (La vérité si je mens) fait reposer sa morale sur une dialectique franchement discutable : “je ne suis pas raciste, la preuve : mon meilleur ami est arabe”. S’éprendre d’un individu équivaudrait à vaincre ses a priori sur l’ensemble d’une communauté ? Faux. Simple mensonge – plus commercialisable, sans doute, qu’une vérité trouble – mis en relief par le portrait désuet que Michou d’Auber nous brosse de la France d’autrefois. Dans cette peinture édifiante, quelques pigments d’authenticité jaillissent à travers la fougue corporelle de Depardieu, fauve trop à l’étroit dans son cadre : vidant les bouteilles, égorgeant les cochons, tabassant les seconds rôles et bousillant les décors, selon une dynamique arbitraire du saccage pour rien. Quand un acteur s’ennuie…
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