Entre surréalisme et humour régressif-dépressif de la génération Ben Stiller, une comédie à découvrir.
LE FILM : Moine le jour, Ignacio est catcheur la nuit, avec pour coéquipier “le Squelette”, croisement d’enfant sauvage et de Christ du Greco. Décalque malicieux du film de superhéros (responsabilités, dualité, altérité, religiosité, collants), revu et corrigé par le Nazarín de Buñuel, Super Nacho méritait mieux qu’une sortie cinéma en catimini : il rappelle que Spider-Man – qui a commencé comme lutteur – et consorts sont aussi bien du côté de Santo (folklorique superhéros catcheur mexicain) que de l’introspection. Jack Black y est à l’image du film : sobre dans l’humour et le surréalisme du cadre, alors que les idées de catcheurs nains ou de harcèlement par une obèse auraient pu être surexploitées. Jared Hess rejoint la veine sensible des Farrelly – via l’amour impossible d’Ignacio pour une religieuse –, le flair visuel en plus : le style consciemment chromo lourd(es) de son imagerie tient de l’iconostase distanciée.
LE DVD : Commentaire audio, making-of amusant.