Collection ASian Star

L’EMPEREUR ET L’ASSASSIN DE CHEN KAIGE, A MAN CALLED HERO D’ANDREW LAU, THE LEGEND OF EVIL LAKE DE LEE KWANG-HOON, YESTERDAY DE JEONG YUN-SU, THE VICTIM ET GUERRES DE L’OMBRE DE RINGO LAM, BULLETS OVER SUMMER DE WILSON YIP, THE MOON WARRIORS DE SAMMO HUNG, FLYING DAGGER DE CHU YIN-PING(Collection Asian Star, Pathé Fox …uropa, 19,99 e le DVD)Dirigée par Jean-Pierre Dionnet, une nouvelle collection à petit prix qui regroupe plusieurs films de genr asiatiques.LES FILMS : A côté des films de sabre ou des polars hong-kongais bien connus des spécialistes, on assiste depuis dix ans à l’apparition de films de science-fiction ou d’heroic fantasy coréens, le pays en vogue aujourd’hui en Asie, tant au niveau du box-office que de l’émergence de nouveaux cinéastes. On peut en effet parler d’une nouvelle génération de films et de réalisateurs, surgie au milieu des années 90 après le vide laissé par les grands cinéastes John Woo, Tsui-hark ou Ringo Lam, partis tenter leur chance à Hollywood. Les neuf titres proposés sont certes d’une qualité et d’un intérêt très inégaux, mais ils sont particulièrement représentatifs des récentes tendances esthétiques et commerciales du cinéma d’action chinois, coréen ou hong-kongais. Parmi cette première fournée, les deux films qui retiennent principalement l’attention viennent de Hong-Kong, et datent de 1999, deux ans après la rétrocession : The Victim de Ringo Lam et Bullets Over Summer de Wilson Yip. La pyrotechnie et la violence des chefs-d’œuvre de John Woo ont cédé la place à un ton plus sombre et dépressif, ou au contraire plus nonchalant et décontracté. Ces deux films emblématiques offrent le meilleur de ces tendances contradictoires.Ringo Lam réalise avec The Victim une étrange mixture de fantastique et de thriller, qui oublie les sempiternelles règles de l’efficacité pour distiller une ambiance mortifère, avec des allusions désespérées à la crise économique du pays. Victime d’un enlèvement crapuleux, un informaticien au chômage est retrouvé par la police dans une demeure supposée hantée où fut commis un crime familial. Son comportement étrange laisse penser qu’il est possédé par les effluves maléfiques de la maison. Cette réalisation profite bien sûr des premières retombées de la mode des films de fantômes japonais (Ring venait de triompher dans presque tous les pays d’Asie), mais elle s’en différencie par un ton résolument mécréant. Apprécié pour ses polars et ses films d’action (les excellents City on Fire ou Full Alert), Ringo Lam démontre ici, dans un registre plus psychologique, qu’il est tout simplement un très bon cinéaste. Bullets over Summer, de Wilson Yip, est à découvrir toutes affaires cessantes. Tout d’abord pour la présentation musclée de deux flics plutôt anticonformistes, suivie du braquage sanglant d’une banque par les supervilains du film. Puis le film délaisse le rythme trépidant de cette double ouverture pour s’attarder sur la longue planque qu’entreprennent les deux policiers, qui s’installent chez une vieille grand-mère, mangent des nouilles, deviennent des familiers de l’immeuble. Le film devient alors une belle chronique néoréaliste, émouvante, rattrapée in extremis par son scénario policier. Au milieu de la profusion commerciale du polar hong-kongais des années 90, ce film ne cesse d’étonner et de détonner. LES DVD : Une collection économique, des éditions simples mais soignées, accompagnées d’entretiens avec le cinéaste, sans compter les présentations enthousiastes et érudites de Jean-Pierre Dionnet, maître incontesté de cet exercice dans sa célèbre émission Cinéma de quartier.

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