Nelly Kaplan offre à Bernadette Lafont l’un de ses meilleurs rôles : celui d’une femme libérée sexuellement qui n’a pas peur de s’opposer à la violence des hommes. Marie (Bernadette Lafont) vit dans une cabane et dans la misère avec sa mère et un bouc. Un jour, sa mère meurt, écrasée par un chauffard. Les […]
Nelly Kaplan offre à Bernadette Lafont l’un de ses meilleurs rôles : celui d’une femme libérée sexuellement qui n’a pas peur de s’opposer à la violence des hommes.
Marie (Bernadette Lafont) vit dans une cabane et dans la misère avec sa mère et un bouc. Un jour, sa mère meurt, écrasée par un chauffard. Les notables s’en prennent à Marie, qui ne se laisse pas faire. Les règles de la morale, la France profonde et machiste, les préjugés et le conformisme ne s’en remettront pas tout à fait. La Fiancée du pirate est un film à la fois laid et magnifique esthétiquement, un conte féministe, surréaliste, contestataire, grotesque et réjouissant, tout à fait dans l’air du temps de la fin des années 60, et même peut-être un peu précurseur. Nelly Kaplan, ancienne assistante d’Abel Gance, offre à Bernadette Lafont l’un des rôles les plus marquants de sa carrière cinématographique (l’équivalent de ce que sera La Salamandre pour son amie Bulle Ogier), quelques années avant la « maman » de La Maman et la Putain de Jean Eustache. Grâce à La Fiancée du pirate, Bernadette Lafont glisse subtilement de son image d’égérie renoirienne de la Nouvelle Vague, un peu godiche, à celle d’une femme libérée sexuellement qui n’a pas peur de s’opposer à la violence des hommes. Truffaut tentera de récupérer cette métamorphose en la mettant en scène, à sa façon, dans Une belle fille comme moi signant par la même occasion l’un de ses plus mauvais films. Quand Bernadette Lafont écrit en 1978 sa première biographie, elle l’intitule, pas folle, La Fiancée du cinéma.
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