Ombre de sa flamboyance passée, RAZORLIGHT joue le pompier de service : déception
[attachment id=298]Quand Christian Smith Pancorvo a quitté Razorlight en 2005, juste après la sortie d’Up All Night, ce premier album de rêve, Johnny Borrell a dû auditionner soixante-deux batteurs avant de choisir son remplaçant. Bon, on a absolument rien contre Andy Burrows. Et d’ailleurs qui sommes-nous pour juger de la souplesse de son poignet, nous qui ne savons même pas monter une mayonnaise ? Ou oser mettre en doute la souplesse de son caractère, facile, forcément, pour s’ être si bien accoutumé du tempérament un brin égocentrique de “Johnny Bordel”, comme Kristen Dunst avait fini par appeler le chanteur avant de mettre un terme à leur relation.
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Pourtant, quand on réécoute Rip It Up et Rock ‘n’ Roll Lies, du premier album, et surtout In The City qui sonne comme le Gloria de Them déshabillée par le Velvet, on a bien du mal à croire que c’est bien du même Razorlight qu’il s’agit sur Slipway Fires, ce troisième album un tantinet pompier. Surtout avec la production sapin de Noël de Mike Crossey (Artic Monkeys) qui dans Wire to Wire ou Blood For Wild Blood les accable du côté sérieux de certains groupes “missionnaires” des années 80.
Gagner en maturité n’a jamais été une opération aisée pour un groupe de rock. Le faire en ajoutant du pathétique à la sincérité n’est pas forcément le bon moyen.
Et moins encore en feignant l’émotion à l’aide d’une superproduction. Est ce d’avoir joué en première partie des Stones dans de grands stades, d’avoir fait un duo avec Raphaël dans l’émission Taratata qui les a soudain amollis ? Au fond, le problème de Razorlight aujourd’hui s’appelle Coldplay. Parce que rendre imparables des chansons légères et dramatiques à la fois, avec dans l’attitude une juste mesure de dandysme qui sache distancier l’héroïsme, c’est exactement ce qu’ils ont voulu faire sur Slipway Fires. Et bordel, c’est manqué.
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