Au sens littéral et littéraire, une tendre collection de chansons pastel.
A l’occasion de ce dixième album, le groupe sarthois s’est exilé à l’embouchure du Tage. Un Lisbonne inspirateur naturel pour se perdre en compagnie de Marlène Etienne (incarnant ici une Dame du Lac évanescente à voix lactée) dans des déambulations crépusculaires, empreintes d’une saudade pudique et naturellement désenchantée.
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On salue évidemment le chemin parcouru à l’initiative de Xavier Plumas et du guitariste Thierry Plouze (en remarquant le retour du batteur Romain Allanot), qui a transmuté Tue-Loup, archétype d’un certain rock ésotérique à la française, en distillerie de quelques sentiments (nostalgie, mélancolie) ou options esthétiques – la fantasmagorie en tête – puissants, même si toujours impressionnistes.
La ramure de Ramo voit les racines plonger dans la glace qui crisse sous le pied du marcheur, dans le sable humide, et s’élève vers le ciel où tourbillonne l’hirondelle lascive. Et lorsque le chant en sortie de rêve s’apparie à la clarinette basse de Renaud-Gabriel Pion, on s’assure tenir là l’un des beaux (et nus, et dignes) albums de l’année.
Concerts le 31 mars à Paris (Zèbre de Belleville), le 12 mai à Allonnes (+ Bertrand Belin)
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