Deux sœurs jumelles, Delphine et Solange, rêvent de quitter Rochefort pour aller vivre à Paris leur carrière de chanteuse et danseuse. Le spectateur, lui, rêve que le film ne s’arrête jamais.
Deux Demy, deux Deneuve, deux trésors en couleurs et en chansons : Les Demoiselles de Rochefort et Peau d’âne (lire ci-dessous) le même jour, c’est déjà Noël, aujourd’hui, à la télé. Si Les Demoiselles de Rochefort l’emporte d’une courte tête dans notre hit-parade intime, c’est parce qu’il détient un atout-charme essentiel : Françoise Dorléac. Voir et revoir les sœurs Dorléac ensemble, heureuses, pétillantes, fabuleusement glamour, c’est rejoindre un éden perdu, depuis la disparition tragique de Françoise, ce qui ajoute une note supplémentaire de mélancolie à un film qui n’en manque pas. On retrouve ici en effet l’un des thèmes essentiels du cinéma de Demy : la rencontre manquée. On se cherche sans
se trouver, et quand on se trouve, ce n’est peut-être pas la bonne personne. Temps, contretemps. C’est l’une des plus tragiques histoires de cinéma qui puisse être filmée, mais Demy a l’élégance de l’habiller de couleurs pimpantes, de mélodies historiques, et de jeux de mots laids : Monsieur Dame, « Il part en perm’ à Nantes », etc. C’est le cinéaste Jean-Claude Guiguet qui a le mieux résumé cette dimension du cinéma de Demy : « Il recouvre le gouffre avec des fleurs. » A cet égard, la présence au générique de Gene Kelly et de Georges Chakiris est un trompe-l’œil.
Ici, contrairement à la comédie musicale hollywoodienne où ils sont pour la plupart une illustration de l’action, les numéros musicaux sont la raison d’être du film, de la vie des personnages. Passés ces moments d’allégresse, on retombe dans la triviale réalité. Françoise Dorléac est morte, Jaques Demy aussi.O
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