L’autodestruction d’une famille dans l’Allemagne des années 30. Premier film de la trilogie germanique de Visconti, Les Damnés raconte, parallèlement à l’arrivée au pouvoir de Hitler, la décadence d’une dynastie d’industriels, dont l’empire sidérurgique va être l’enjeu de complots internes, attisés par la convoitise des nazis. Visconti, de son propre aveu, a d’abord voulu montrer […]
L’autodestruction d’une famille dans l’Allemagne des années 30.
Premier film de la trilogie germanique de Visconti, Les Damnés raconte, parallèlement à l’arrivée au pouvoir de Hitler, la décadence d’une dynastie d’industriels, dont l’empire sidérurgique va être l’enjeu de complots internes, attisés par la convoitise des nazis. Visconti, de son propre aveu, a d’abord voulu montrer l’autodestruction d’une famille, en s’inspirant de Freud, Wagner, Thomas Mann et Shakespeare. L’Allemagne des années 30 et le climat de peur et de barbarie qui y régnait s’est ensuite imposée à lui comme la seule période susceptible de tolérer autant de violence, de corruption et de vice. Ce chef-d’œuvre inaugure une trilogie (Les Damnés, Mort à Venise, Ludwig), mais aussi la période funèbre du cinéaste. Le vérisme tragique de Rocco et ses frères cède la place à un opéra morbide agité par une utilisation maladive du zoom et de la lumière. La distribution est internationale, la version originale anglaise, mais le morceau de bravoure, l’orgie homosexuelle des S.A. qui s’achève par le massacre de la Nuit des longs couteaux, est parlé en allemand. Paradoxalement, Visconti parvient à faire surgir de la théâtralité une impression de réalisme absolu. Si le cinéaste reste fidèle à sa lecture marxiste de l’Histoire, l’amalgame entre perversion sexuelle et nazisme a engendré en Italie de nombreux films de moins en moins politiques et de plus en plus pornographiques le premier étant Portier de nuit de Liliana Cavani.
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