Une réflexion profonde sur le sens de l’amour et de la mort doublée d’un formidable spectacle en Technicolor. A redécouvrir. Ce film au titre explicite ne cesse de passer avec bonheur d’un genre à l’autre : mélo, fantastique, science-fiction, conte, fable métaphysique, poème surréaliste, comédie baroque… C’est le Cocteau du Sang d’un poète rencontrant le […]
Une réflexion profonde sur le sens de l’amour et de la mort doublée d’un formidable spectacle en Technicolor. A redécouvrir.
Ce film au titre explicite ne cesse de passer avec bonheur d’un genre à l’autre : mélo, fantastique, science-fiction, conte, fable métaphysique, poème surréaliste, comédie baroque… C’est le Cocteau du Sang d’un poète rencontrant le Spielberg de Minority Report. Un divertissement haut de gamme et une réflexion profonde sur le sens de l’amour et de la mort. L’histoire est « abracadabrantesque » mais il faut bien tenter de la résumer si l’on veut donner
une petite idée de cet OFNI. Peter (David Niven), un militaire anglais pendant la Seconde Guerre mondiale, voit son avion prendre feu. Il est en liaison radio avec l’Américaine June (Kim Hunter). L’avion s’écrase dans la mer. Peter est censé être mort. Or il survit, retrouve June, et tombe amoureux d’elle. Mais au ciel, on le tient pour mort. Un messager vient donc le chercher. Peter décide alors de faire appel pour pouvoir vieillir avec June… Et ce n’est que le début… Car si le scénario est dément, la mise en scène l’est plus encore, jouant en particulier du Technicolor (pour les scènes sur terre) et du noir et blanc (pour signifier l’au-delà). La scène sur l’escalier menant de la terre au paradis est à cet égard particulièrement inoubliable. Et l’on ne peut s’empêcher de penser que si Powell et Pressburger ont choisi la couleur pour la vie sur terre, c’est que pour eux, c’est d’abord celle-là qui compte. Ce qui a le moins bien vieilli ? Le débat sur les mérites comparés des peuples anglais et américains lors du procès final. Mais ce n’est qu’un détail, comparé à l’incroyable poésie qui émane de ce film singulier.