Ce splendide western contemplatif se double d’un bel itinéraire moral. Chef-d’œuvre et film de chevet. Un fermier (Mitchum, à vos souhaits) débarque dans une région envahie par les prospecteurs d’or. Il y rejoint son fils après une longue séparation et doit conquérir l’estime puis l’amour de celui-ci. Dépouillés par un escroc et traqués par des […]
Ce splendide western contemplatif se double d’un bel itinéraire moral. Chef-d’œuvre et film de chevet.
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Un fermier (Mitchum, à vos souhaits) débarque dans une région envahie par les prospecteurs d’or. Il y rejoint son fils après une longue séparation et doit conquérir l’estime puis l’amour de celui-ci. Dépouillés par un escroc et traqués par des Indiens belliqueux, le père et le fils, flanqués d’une chanteuse qui souhaite rompre avec son passé (Marilyn, dans un de ses meilleurs rôles), vont devoir s’enfuir en radeau sur un dangereux torrent surnommé « la Rivière sans retour ».
C’est le seul western d’Otto Preminger et son premier film en cinémascope couleur. L’étape du western est significative dans la carrière des grands cinéastes étrangers au genre, surtout s’ils sont européens. Dans L’Ange des maudits, Fritz Lang fidèle à son pessimisme tragique confine ses personnages dans un monde fermé (le saloon) qui renvoie aux thèmes de la vengeance et de la mort. Preminger signe au contraire avec Rivière sans retour une œuvre limpide à ciel ouvert et s’abandonne à la contemplation de la beauté majestueuse et sauvage de la nature, en osmose avec la sérénité et l’harmonie vers lesquelles se dirigent ses héros, puisque ce splendide film d’aventures est avant tout l’histoire d’un itinéraire moral, et d’une confiance retrouvée. Comme dans la plupart des chefs-d’œuvre de Preminger, il s’installe entre le spectateur et ce film hollywoodien une connivence presque clandestine que l’on aurait du mal à ressentir devant bien des essais psychologiques `ou intimistes. Le génial Preminger était détenteur d’un secret qui lui permettait de transformer une commande hollywoodienne en film personnel (pour lui) et en film de chevet (pour le cinéphile).
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