En vedette, la mort, mais dans la vie et la joie, avec les vampires de Twilight, Manoel de Oliveira et Werner Schroeter.
Mort/Vivant
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Pour cette semaine de début de soldes et de grand froid, c’est donc la mort qui est à la mode au cinéma – aucun rapport ou presque avec les sujets mentionnés, sinon celle du compte en banque et de SDF dehors. Mais enfin, c’est la mort joyeuse qui nous occupe, pas tout à fait morte, un peu en vie.
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Un exemple : Manoel de Oliveira, cinéaste, cent ans, et s’en fout la mort comme en témoigne Le Miroir Magique (certes tourné avant son dernier film Christophe Colomb). Crépusculaire au sens noble du terme – donc, pas seulement pour faire hululer le hibou et faire sa leçon gratuite de ténèbres -, le film prend prétexte de spéculations métaphysico-historico-politiques élégamment mises en scène (et Leonor Silveira en icône sexy-cérébrale) pour dresser l’état d’esprit d’un cinéaste ayant un gros gros bout de chemin. Tout va bien pour lui, et c’est beaucoup plus sexy que du Jean D’Ormesson.
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Autre mort un peu vivant, le vampire (forcément) du phénomène littéraire-cinénamotagraphique nous arrivant des US (le nouveau Harry Potter donc) : Twilight de Catherine Hardwicke. Soit un vampire devenant végétarien par amour pour sa copine mortelle, et la croisée de deux désirs contrariés qui montent. Vont-ils… Dans l’absolu, on appelle cela l’adolescence, mais on peut aussi en faire un film plus bluette que sanglant qui va faire se pâmer dans tous les lycées. Il faudra juste oublier que le coup du vampire si énamouré qu’il se retient face à une lycéenne a déjà était commis dans un autre phénomène teen du siècle dernier : Buffy contre les Vampires.
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Mort aussi joyeuse pour Werner Schroeter (qui vient de réchapper à un cancer de la gorge) et son Nuit de Chien. Le film peint les derniers jours d’une dictature imaginaire (même si on pense beaucoup à l’Argentine de Peron), et si Schroeter a le Salo de Pasolini dans le rétro, la pulsion de mort s’affole ici à travers le prisme opératique queer du cinéaste. Le cataclysme politique prend ici des allures de carnaval embarquant Pascal Greggory ou Bulle Ogier où le port de l’uniforme réunit militaires et travestis. Déconnecté certes (car très seventies) mais un dé-fête plus que séduisante.
Et puisqu’on parle de mort/vivant, un dernier mot pour écrire que La Tendance de la semaine meurt aussi avec ce dernier billet, mais pour mieux renaître sous une autre forme – où l’on s’efforcera toujours désespérément de dresser des analogies douteuses en cinéma. Et bonne année.
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