A quelques heures du sommet du championnat anglais Liverpool-Chelsea (le 1er février à 17 heures), JD Beauvallet nous dit tout de Brighton sur les récentes frasques de Steven Gerrard, l’idole des Reds, qui aime visiblement Phil Collins.
[attachment id=298][attachment id=298]Ça s’est passé le 29 décembre dernier, au Lounge Bar de Southport. Southport, peu connu sur la carte du rock, est une petite cité balnéaire du grand nord anglais clinquant et brillant totalement au-dessus de ses moyens – plage morne, ville banale, thé et scones dans la journée, cocktails flashys le soir. Un bourg de briquettes déguisé en dérisoire Beverly Hills du pauvre, grâce aux nouveaux riches qui pullulent dans cette région où la musique et surtout le football (des dizaines de clubs professionnels sont à portée de Bentley ou Ferrari de ce trou bling-bling) ont transformé des terres minières et ingrates en terrains de jeux pour morveux fortunés. Le 29 décembre, une poignée de footballeurs de Liverpool vient y fêter en grandes pompes (Adidas, taille 46) sa victoire contre Newcastle.
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Parmi eux, l’excellent Steven Gerrard. L’enquête n’a pas encore rendu son verdict, mais d’après des témoins, une altercation aurait eu lieu entre le groupe de Gerrard et le DJ de la boîte. Gerrard aurait collé le premier ramponeau, laissant à ses sbires le loisir de finir en meute le boulot. Seule certitude : le DJ, Marcus McGee, s’est réveillé avec des plaies au visage et une dent en moins – et la petite souris n’est pas encore passée. Le plus étonnant est que Gerrard, contrairement à d’autres Liverpuldiens nés dans les quartiers les plus rugueux de la ville (on pense au dangereux Joe Barton), n’était pas connu pour son goût du coup de poing – il laisait ça à sa femme, la très classe Alex Curren, aussi habile dans le maniement de la carte Gold que dans celui du tesson de bouteille. Mais un dicton du Nord l’affirme : “On peut extraire le garçon du caniveau, mais on ne peut pas extraire le caniveau du garçon”. Il devait être vraiment vénèr, le Gégé.
Reste maintenant à connaître le motif du chaos. Et si les rumeurs sont vraies, Marcus McGee mérite la médaille de l’héroïsme, la palme du Pur et du Beau : il aurait tout simplement refusé de passer une chanson de Phil Collins. Etre prêt à sacrifier ses chicots pour ses idées, refuser de baisser son froc face au fric : Marcus McGee est un pur personnage du roman de Nick Hornby, Haute-Fidélité. Dans ce livre fondateur, le tenancier d’un magasin de disques insulte les clients entrant par malheur dans sa boutique pour acheter les albums du chauve à cheveux longs. Soit dit en passant : un look tellement personnel qu’il semble encore plus dur à porter que celui, qui fait fureur ici et là, de Gaspard Augé de Justice – les soirées hype ressemblent miraculeusement à un congrès de roadies de Mötörhead.
Marcus McGee, donc, grand homme, maquisard, entré en résistance et modèle d’insoumission, sera bientôt vengé : dans nos propres locaux, un garçons douteux au look white-trash Petrol Hann, s’amuse à nous torturer avec In The Air Tonight de Phil Collins. Qu’il commence à numéroter ses dents, car sinon, il va avoir du mal à reconstituer le ratelier quand elles seront dans le désordre, sur la moquette.
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