Un cartoon satirique du quotidien a déclenché une polémique de l’autre côté de l’Atlantique. Un singe associé au plan de relance américain et c’est Barack Obama qui est visé.
Dans son édition de mercredi, le New York Post, quotidien américain très populaire et assez proche dans sa ligne éditorial du tabloïd anglais moyen, publie un cartoon du dessinateur Sean Delonas. Le dessin, dans lequel deux policiers constatent, après avoir descendu un singe : « ils vont devoir trouver quelqu’un d’autre pour écrire le prochain plan de relance » choque une nation tout entière.
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Depuis, une déferlante d’analyses s’est abattue dans les médias. Le cadavre du chimpanzé fait référence à un fait divers de lundi dernier quand, dans le Connecticut, la police répond à l’appel d’une femme attaquée par un singe de compagnie. Le plan de relance de 787 milliards de dollars a lui été approuvé mardi par les deux chambres du Congrès (Sénat et Chambre des représentants).
Beaucoup accuse donc le cartoon de racisme. L’animal représenterait le camp démocrate responsable de l’élaboration du plan de relance et par extension, le président Barack Obama. Dans les bureaux américains du Guardian on ne comprend pas non plus l’intérêt du cartoon. En plus de ne pas trouver ça drôle, le Guardian note que les vrais auteurs du plan de relance sont Harry Reid, Max Baucus et Nancy Pelosi et que les comparer à un singe n’est pas très sympa non plus.
Le Huffington Post souligne que la promiscuité entre le cartoon et une photo d’Obama est le résultat d’un montage qui ne se veut pas si innocent. Mais le plus indigné publiquement, c’est Al Sharpton, figure politique noire américaine :
« Le dessin du New York Post est au mieux troublant si l’on considère les antécédents historiques de persécutions d’afro-américains synonymes de singes. La question se pose de savoir si le dessinateur y fait une référence volontaire dans les paroles qu’il prête aux policiers. Le plan de relance est la première victoire législative du Président Barack Obama, C’est une loi particulièrement représentative. Il n’est pas compliqué de penser que ces gens font l’amalgame entre son auteur et un singe. »
La réponse de Col Allan, rédacteur en chef du New York Post ne s’est pas fait tarder : « Le dessin est une parodie de récents événements, dont la chasse au chimpanzé et se moque des efforts de Washington pour relancer l’économie. Une fois encore, Al Sharpton se révèle être un opportuniste cherchant une forme de publicité. »
En bonus, Lee Camp propose une autre interprétation du dessin :
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Quant à Travis, le singe tué par la police pour agressions, il appartient à Sandra Herold. Le singe de 14 ans était un animal de compagnie réputé calme et amateur de vins. Il a même fait quelques publicités pour Old Navy et Coca Cola. Travis avait déjà mordu la main d’une personne en 1996.
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