L’ancien membre de La Cliqua livre un album narratif au verbe riche.
Si dans ses grandes lignes le quatrième album de Kohndo s’apparente au fameux délire urbain et nocturne de ses précédents forfaits, il en diffère par une machinerie scénaristique savamment montée. Intra-muros a pour ambition de raconter les déambulations nocturnes d’un chauffeur de taxi parisien, sans faux-semblants. “Egaré et seul, mon compteur tourne en boucle et les gens font la gueule”, dit-il en préambule, comme pour annoncer la couleur, terne et obscure.
Chaque mot semble nourri par l’ennui, la solitude et l’envie, un peu comme si Kohndo, impressionnant de précision jusque dans son casting (Oxmo Puccino, A2H, Nekfeu), se faisait l’écho d’un désespoir séduisant, de la poésie grave de ce décor plombé par des ruelles mal éclairées et de cette population écumant les nuits blanches par manque d’amour.