La relation entre une malade d’alzheimer et la jeune femme qui l’assiste. Un beau film en suspension.
Un film simple, comme son titre, qui s’avance masqué par sa modestie.
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On a presque envie d’exagérer pour compenser cette discrétion, pour signaler l’existence de ce premier film d’une éblouissante pureté, qui joue de bout en bout sur un registre ténu, sur le rituel, la répétition.
Au départ, il y a une situation assez banale : une jeune femme, Félicia, s’occupe à demeure d’une sexagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer (enfin, on le suppose). Un jour, le mari de celle-ci quitte la maison sous un prétexte quelconque. Il ne reviendra pas.
Assistée de temps en temps par une infirmière, Félicia poursuit son travail ingrat avec une parfaite abnégation. Ce n’est pas tant le récit que la mise en scène qui force l’admiration ; plans-séquences frontaux ; répétition mécanique de gestes quotidiens (exemple : le plan récurrent et toujours identique du plateau du petit-déjeuner).
L’idée n’est pas tant d’épuiser le réel et/ou le sens par la répétition, mais plutôt d’évoquer une sorte de stagnation, de suspension du temps. Le moi de Félicia se dilue dans ces tâches machinales, dans cet intérieur cossu dont elle ne s’éloigne guère (à part, grand événement, une sortie à la piscine avec sa patiente).
Elle finit par se fondre dans le tableau, dans le paysage. Le titre peut donc se comprendre de plusieurs façons. L’absence, c’est la disparition du mari, mais aussi la conscience défaillante de son épouse, ainsi que l’évanescence graduelle de Félicia.
Pour cela, le choix de la comédienne Cécile Coustillac est excellent. Par sa blondeur sage, son visage peu expressif, elle traduit idéalement cette disparition d’elle-même, cette absence au monde.
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