Une histoire de crash aérien bien alambiquée.
Bancal, mal fichu, avançant en zigzag dans les eaux d’un scénario à twist compliqué (une psychologue tente de prouver que ses patients, victimes d’un crash aérien, sont l’objet d’un complot), Les Passagers est de ces films étranges qu’on peut aimer malgré leurs failles intercontinentales, tout comme certains épisodes de X-Files – les plus beaux – ne s’appréciaient qu’à la condition de s’abandonner complètement à la croyance intangible de leur héros fatigué. Partageant avec la série de Chris Carter la passion conspirationniste et un goût pour les ambiances poisseuses de Vancouver, Les Passagers repose sur les épaules de son actrice principale, éblouissante Anne Hathaway, dont les yeux ronds, qu’on croirait de biche si la rage n’y dominait pas aussi souvent l’innocence, agissent comme une bouée de sauvetage.