Remake déphasé et arthritique du film avec Brel en suicidaire et Ventura en tueur.
La comédie est affaire de rythme : l’adage, vieux comme les premiers Lubitsch, sonne aujourd’hui bien creux dans la bouche d’un Francis Veber à bout de souffle, arrivé ici à l’épuisement de la veine François Pignon qui fait (commercialement) les beaux jours de la comédie française depuis trente-cinq ans et, précisément, L’Emmerdeur, premier du nom, scénarisé par Veber et réalisé par Molinaro en 1973, avec Ventura et Brel. Fantasme ranci de comédie classique en studio, dont il ne retient que les décors en trompe l’œil et l’unité de lieu, le film frappe d’abord, au-delà de sa criante ringardise sociologique, par son engourdissement comique. Berry et Timsit (le tueur et l’idiot) sont comme deux pantins trop articulés, figures creuses et désincarnées, engoncées dans leur costume smaller than life (la médiocrité bien connue du personnage comique français). Il est grand temps pour ce pauvre Pignon de passer dans les mains autrement plus agiles des frères Farrelly – pressentis pour réaliser un remake de La Doublure, précédent film de Veber.
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