Un troublant documentaire chirurgical.
Ames sensibles s’abstenir. Pour pouvoir s’introduire dans Le Théâtre des opérations en compagnie de chirurgiens plus ou moins expérimentés, il faut accepter de franchir du regard la barrière de la chair, et soutenir sa vérité nue, organique, presque absurde. Malgré sa crudité, cette approche ne saurait être réduite à une expérience repoussante. Certes, cette incision clinique dérange, mais elle intéresse tout autant en dévoilant ses dimensions pornographiques (le corps-objet), et aussi des aspects esthétiques et humains inattendus. Pour certains chirurgiens, et notamment le jeune et énigmatique Nikos, il s’agit d’une expérience charnelle, pas froide du tout : non seulement “c’est chaud à l’intérieur”, mais c’est également beau. On regrette que Benoît Rossel plaque par instants sur cette équation mystérieuse – le chirurgien, le malade et son corps – ses propres interrogations sur la mort, pas très pertinentes ; cette greffe plus personnelle ne prend pas. Opération partiellement réussie, donc.
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