Un brûlot anti-impérialiste de plomb.
Voilà un film qui ne “déçoit” pas. Un brûlot militant dont la mauvaise foi du montage appuie lourdement une pensée manichéenne et ne doutant pas de détenir la vérité. Partant d’une légitime critique de la puissance américaine et des dysfonctionnements des démocraties, Chomsky et son fan Mermet, plus complice que journaliste, dérivent dans une vision du monde selon laquelle la démocratie est une ruse du capitalisme et les Etats-Unis seuls coupables de tous les maux de l’humanité. On renonce à comptabiliser les perles distillées ici : “Les intellectuels sont les chiens de garde du pouvoir” (sauf Chomsky, évidemment) ; “Les démocraties sont des dictatures soft”, etc. On se pince le nez au chapitre de l’affaire Chomsky-Faurisson. Certes, Chomsky a voulu défendre la liberté d’expression, pas le négationnisme, mais justifie sa position avec de grossiers sophismes : “L’État ne doit pas punir ceux qui disent que le soleil tourne autour de la terre”, dit-il, comme s’il existait des négationnistes des lois astronomiques et comme si cela avait la même portée politique et morale que la négation de la Shoah ! Plus convaincant sur les massacres au Timor, Chomsky ne peut s’empêcher de minimiser la barbarie khmère. La critique sociale et politique prend un goût rance avec de tels films.
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