Délire psychodramatique dans un phare. Guy Maddin n’arrive pas à nous scotcher car son univers est fondé sur trop de postulats arbitraires…
Maddin est fidèle à lui-même : noir et blanc archaïque, récit déjanté. Une famille tarée vit dans un phare qui sert d’orphelinat. Pendant que le père fait d’obscures recherches dans la cave (dont des prélèvements de cerveau, d’où le titre), la mère régente hystériquement l’orphelinat. Puis surviennent un frère et une sœur détectives, venus enquêter sur on ne sait quoi… Bien que totalement loufoque, le film tombe des yeux. Maddin demande trop d’efforts au spectateur. Autrefois, on pouvait au moins se raccrocher à la féerie des décors, du son, de l’atmosphère kitsch. Ici, le décor (naturel) est réduit au strict minimum (un phare et une lande désolée). Depuis son association avec le cinéaste Deco Dawson (pour le superbe court Heart of the World ou le film-ballet Dracula), Maddin a dénudé son style et adopté un montage très expérimental (jump-cuts à gogo), qui n’est pas agréable. Quant à la voix off, celle d’Isabella Rossellini, elle distancie encore plus le récit. Travail très personnel mais qui laisse assez indifférent.