Quand Saw rencontre Louis la Brocante…
Accompagné d’une rarissime (et scandaleuse) interdiction aux moins de 18 ans, finalement ramenée à 16, Martyrs se présente, dans toute sa splendeur, comme le rejeton ultime du sous-genre appelé de coutume “horreur à la française”, soit, bon an mal an, la rencontre inopinée entre Saw et Louis la Brocante. Parvenant à cumuler dans une première heure d’inspiration slasher toutes les plaies habituelles de ce cinéma-là (cadreurs manchots, scénario de court métrage, direction d’acteurs calamiteuse), le film se trouve une raison d’être lors du long huis clos final. Si la torture méticuleuse d’une jeune fille nous paraît en effet plus intéressante que le reste, c’est surtout parce que les dialogues et la mise en scène y sont (enfin) réduits au minimum et que l’efficacité horrifique repose essentiellement sur le maquilleur, au talent indéniable. Le twist final et le discours fumeux sur la souffrance comme dépassement de soi (attention métaphore sociétale) achèvent d’enterrer cette désolante fabrique de martyrs – on parle évidemment des spectateurs.
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