En tueur à gages, Nicolas Cage voudrait être Chow Yun-Fat mais marche sur les traces de Steven Seagal.
Sur le tournage de Volte-Face (1997), Nicolas Cage rêvait d’émuler la morgue gracieuse de Chow Yun-fat. Les symptômes persistent ici, à voir comment l’acteur et coproducteur a retaillé pour lui-même le Bangkok Dangerous des mêmes frères Pang – un polar à tics déjà daté – en film de tueur en quête de rédemption à la The Killer. Ce dernier n’est pas le seul à être invoqué : Cage et les Pang louchent sur les nuits électriques des Anges déchus, la solitude cosmique de Collateral ou le tueur en contrat d’apprentissage du Flingueur.
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En vain. Le résultat est inconsistant. Cage, gueule de Droopy, fait le touriste dans un Bangkok uniformément bleu-vert. Paternaliste quant aux rapports Nord-Sud (Cage sous-traite à la population locale, trouve un réconfort, plus chaste que houellebecquien, auprès d’une autochtone), le film devient à peu près lucide sur sa fin et son caractère de suicide artistique. Plus que ses modèles, Bangkok Dangerous rappelle un direct-to-video de Steven Seagal avec tatanes, comique involontaire et zen de comptoir.
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