Deux adultes face à la déchéance physique de leur mère. Un peu conventionnel, mais parfois émouvant.
Un frère et une sœur réagissent très différemment face à la déchéance de leur mère qui devient amnésique. Elle confronte, il évite. Comme dans L’Heure d’été d’Olivier Assayas (et aussi avec Charles Berling, côté face cette fois), Cyril Gelblat questionne le devoir de mémoire, le rapport à la “cerisaie” familiale. Assayas avait brillamment évité l’écueil du sentimentalisme moraliste grâce à sa froideur distanciée. Le rapport à l’émotion est central ici aussi, et Gelblat contourne le pathos en préférant à l’émotion factuelle et frontale une émotion plus charnelle (le regard perdu de Shulamit Adar, très touchante en mère qui s’efface dans ses souvenirs, en dit long à lui tout seul). Mais du coup, le film s’embourbe dans le symbolisme. Il devient un manuel un peu mou du temps qui passe en survolant trop de facettes : les difficultés des relations entre parents et enfants, les crises de l’âge (ado, cinquantaine, sénilité), le poids des héritages… Les scènes qui oublient le sujet sont d’ailleurs les meilleures, comme Miou-Miou morte de rire après un cinq à sept pathétique.
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Raphaëlle Simon
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