Réel joyau culturel de la région et joyeux brassage musical, le midi festival offre comme les années précédentes une impression d’exclusivité à tous ceux qui y pénètrent. Il souffle un mistral de vacances quasi instantané, chanceux que nous sommes nous y étions ! Oh Hyères !
Loin de la boue et des six scènes à parcourir en long et en large, le festival à taille humaine n’est pas rustique mais bel et bien authentique. Il vous invite pour sa cinquième édition encore et on l’espère pour longtemps dans le haut lieu de l’architecture varoise, la Villa Noailles. Incroyable site dans les sommets Hyérois, il offre une vue panoramique sur palmiers, pins et soleil couchant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Après avoir accueilli le festival de la mode ou encore celui de la photographie, c’est le Midi festival qui s’impose avec une identité visuelle sans pli. Typographie rose sur fond vert, plus encore un choix en parfaite harmonie avec l’ambiance, rosé frais en mains sur tapis moelleux d’herbes vertes, le Midi festival donne le ton.
Les cent premiers chanceux arrivés avant huit heures savent de quoi je parle : ils se voient déjà gracieusement rincés par la maison, avachis sur une natte de paille ou relaxés dans un transat. Ils peuvent profiter d’une première partie non négligeable, le chant des vacances et du farniente, celui des cigales… Interrompues à notre plus grand plaisir par les festivité Impossible de rater une miette de cette programmation musicale indépendante, éclectique et pointue. Une seule scène s’offre à nous, tel un écrin dévoilant ses diamants parfois brutes, souvent taillés de mille facettes.
e soleil est encore au zénith- et les festivaliers peut être encore à la plage- mais nous accueillons tout de même, le groupe attendu au tournant du directeur artistique du festival lui-même, oui, oui. Get Back Guinozzi !, qui électronise et acidule leurs mélodies, rendant même sucré et estival le Police and thieves de The Clash. Sur cette chanson qu’on croirait presque la leur, le groupe prend en assurance, la petite brunette au trait italien et à la voix fluette, telle une Lio au sommet de son Banana Split, prend confiance, son sourire gagne en sincérité, et les gens semblent tous revenir en masse juste à temps pour voir cela.
Quelques minutes de battement nous permettent de siroter notre côte de Provence et de profiter du petit stand aux grands bacs emplis de vinyles rares et abordables, un Vincent Gallo à 150 euros, ouf sauvée on dirait que j’entends des pas sur la scène en bois.
Au soleil couchant, une silhouette timide arrive seule sur une scène qui parait d’un coup étonnement gigantesque avec comme unique compagnon ,mais pas des moindres, une guitare à 12 cordes qui à la verticale est aussi grande et épaisse que lui.
Néanmoins le regard tendre de ce vrai gentil hypnotise. Le guitariste, chanteur, compositeur, producteur new yorkais, ancien DNA, Arto Lindsay (c’est presque trop pour un si petit homme) finit par prendre possession de sa scène -qui semble maintenant écrasée par son charisme. Dans le public, le jeu expérimental à la limite de l’amateurisme ne fait pas l’unanimité. On pouvait même entendre des agaçants : ‘’ Et moi aussi je peux le faire,’’ ‘’ Mon frère il a cinq ans il est meilleur ! niark, niark !’’ … C’est vrai que l’artiste est difficile d’accès mais lorsque l’on se laisse prendre, sa bossa nova électrique nous expédie sans business classe sur le sable brûlant brésilien. On redécouvre à travers sa voix rocailleuse et surtout rieuse des classiques tel que Samba da Minha Terra .Comme l’indique l’une de ses chansons, c’était Simply Beautiful.
[attachment id=298]
[attachment id=298]
S’enchaine, le roi de l’anti-folk Jeffrey Lewis, qui nous fait partager en plus de ses chansons sa deuxième passion la bande dessinée, deux petits clips ludiques et humoristiques prennent vie grâce à la voix suave de notre conteur des temps modernes… il n’a plus qu’à nous border nous sommes déjà dans les bras de Morphée.
[attachment id=298]
Le premier jour s’achève et nous trépignons déjà d’impatience d’être à demain.
Comme pour justifier l’augmentation du prix d’entrée, qui reste je leur accorde plus qu’abordable à la vue de la qualité du festival, une nouveauté appréciable vient se greffer à cette journée du samedi. Et en plus c’est gratuit !
Une après-midi (festival) sur la plage du bikini. Comme le nom le laisse imaginer, l’ambiance était aux bikinis, trikinis, ou autre slibard léopard qui se trémoussaient pieds dans l’eau ou sable chaud au son électro d’un Dj set ambiançant, qui finira par laisser place aux brillantissimes Newfoundland, où on y reconnait d’ailleurs le claviériste de Get Back Guinozzi !
Pour ceux qui étaient là la veille Dent May et son Magnificient Yukulélé, avait déjà embrasé la pinède, mais aujourd’hui ces mélodies semblent avoir été écrites pour le lieu. Les plus curieux, chanceux ou juste là au bon moment auront pu les retrouver à peine plus loin dans l’eau munis de leurs instruments embarqués dans l’enthousiasme de Blogothèque pour un concert à emporter des plus pittoresques.
[attachment id=298]
S’ils déclarent leur flamme à Paris, nous avons envie de faire de même pour cet adorable groupe originaire du Mississipi (comme dirait une autochtone se trouvant là, waouh it’s not à côté !) qui nous ont donné l’envie de n’être nulle part ailleurs que sur cette plage.
La Soirée sonore (comme ils aiment à le dire) du midi festival reprend, un seul objectif ne pas être en retard ! Et mince moins deux chansons et pas de photos de Little Pictures qui en distribuait dans la foule.
[attachment id=298]
Fraîcheur, candeur, générosité sont les premiers mots qui viennent en tête en repensant à ce duo néozélandais. Leur reprise de Weezer pourrait faire penser à un groupe de lycéens qui répète dans le garage de papa mais ils maîtrisent à la perfection leurs instruments : synthé, boîte à rythme, saxo… et pour la légèreté des bulles de savons s’envolaient vers les nuages… ahahah mais de quels nuages parle t’on ?
En voyant son visage lisse, juvénile se rapprochant de celui d’un ange on peut à peine croire que la musique si mature et intense qui se dégage quelques minutes plus tard soit de lui. Si la musique de White Williams nous emporte celle de Majhong nous fait danser !
[attachment id=298]
Si l’on s’attend à un groupe venu du pays du soleil levant, avec Mahjong ce sont davantages des sonorités africaines, électros très 80’s qui se présentent à nous. Ils ont su captiver un public à peine remis de l’électro minimal « Williamsien », et ont déclenché hochement de têtes, roulement de fesses, et sudation extrême ! Difficile de passer après Mahjong qui a éreinté notre cher public pourrait on croire, sauf quand on s’appelle Telepathe. Le duo 100% féminin nous a enveloppé tout entier de son électro pop.
[attachment id=298]
On va se coucher fatigué, bronzé et heureux !
Nous le savons il n’est jamais facile de commencer, le public n’est pas encore dedans, a pris ses marques et sait où profiter des dernières minutes de soleil.
Difficile donc de se prononcer sur la voix fragile et cassée de ce songwritter français qui pouvait aussi bien agacer qu’émouvoir… Francois Virot a une voix et un indéniable talent mais, peut être à cause d’une timidité maladive bute, se trompe, reprend, se racle la gorge… manque de professionnalisme ou simplicité, il ne manquait en tout cas pas de charme et se fut malgré tout un moment de tendresse, en adéquation avec la disparition du soleil sur l’horizon.
[attachment id=298]
Place maintenant au punch à l’anglaise avec The Waves Pictures, leurs guitares saturées et leurs mélodies ne quitteront plus nos têtes, ils aiment ce qu’ils font et cela ce voit, nous aussi cela tombe bien.
[attachment id=298]
Entre deux concerts en plus de croiser les Ray ban aux fortes montures de Camélia Jordana– l’acte manqué de la Nouvelle Star– vous pouviez avec joie discuter ou trinquer avec les membres des groupes… le sentiment d’être dans une grosse soirée entre amis ! Mais quand Jeremy Jay arrive sur scène on a envie d’être le premier à se coller devant la barrière (qu’il n’y a pas d’ailleurs, quand je vous disais qu’on était entre amis).
[attachment id=298]
[attachment id=298]
Attendu comme le messie en ce dimanche de clôture, ce grand blond au charme mystérieux offre une prestation actuelle mais résolument empreinte des années 60-70. Le dandy suisse américain se donne tout en gardant une réserve timide. Et même s’il casse une corde, c’est encore meilleur quand il redémarre avec son flegme déroutant. Un seul regret où étaient les synthés tant appréciés ?
On pensait avoir déjà tout vu après un week-end musical si réussi mais nous n’imaginions pas finir en apothéose, Skeletons clôture cette soirée rock’n roll en explosion transcendantale ! Un sans faute.
[attachment id=298]
[attachment id=298]
Le midi festival reste malgré sa notoriété montante encore le secret presque bien gardé du Var, on espère qu’il ne sera pas révélé à tous trop vite et que nous pourrons encore quelques années nous délecter de son cadre intimiste et de sa simplicité, attaqué de front par un public qui se « bobo-ise ». Les toilettes sont en dur, aucune trace de copeaux de bois et d’odeurs pestilentielles mais tout de même !
Tifenn-Tiana FOURNEREAU
Photos : Stéphane HERPIN, Hugo BARSOTTI
{"type":"Banniere-Basse"}