Pas de surprise, pas d’enjeu, mais beaucoup de plaisir dans ce quatrième volet. Spielberg est parfait, Indy a un peu vieilli, mais on lui dit oui !
Tatata taaaa ! Ça y est, revoilà le professeur Jones, vingt-cinq ans après, passage du temps exactement pris en compte dans le film : Jones a vieilli d’une vingtaine d’années et l’action ne se situe plus dans les années 30 mais en 1957. On a tous pris vingt berges, mais ce quatrième volet nous ramène aux années de jeunesse des baby-boomers Steven Spielberg et George Lucas, au bon vieux temps du rock’n’roll (Elvis et Bill Haley ouvrent le bal), de la guerre froide (les soviets remplacent les nazis), des premières expériences atomiques (l’une des premières séquences se conclut par un magnifique cèpe nucléaire), des premières courses de bagnoles et du maccarthysme.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Passage du temps marqué par une débauche de clins d’œil et de références à l’actualité de l’époque, au cinéma des fifties (Shia LaBeouf en mix de Brando et Jimmy Dean, mais qui évoque surtout Jesse Garon), à la série Indiana Jones (insert de deux secondes sur l’arche perdue entreposée dans sa caisse, photo de papa Jones-Connery, etc.), ou aux films de George Lucas (le film de 1973, American graffiti, abondamment cité).
L’âge du capitaine est évidemment sujet d’une des pistes humoristiques récurrentes de ce nouveau volet : Indiana Jones a les traits chiffonnés, il court moins vite et saute moins haut, il est un peu emprunté dans l’action… et il retrouve un fils (dont il ignorait l’existence) ! A travers les aventures macguffin de son héros (une affaire sans importance de crânes de cristal, de langue inca et d’Eldorado perdu), Spielberg décline ici ses obsessions éternelles d’enfant non réconcilié en déroulant en filigrane une comédie du remariage et une reconstruction de relations père-fils toujours à remettre sur le métier.
Et la série Indy ? Franchement, elle vieillit pas mal. Spielberg n’a pas perdu la main en termes de rythme, d’agencement de poursuites, de combinaisons de situations physiques et graphiques, de détails humoristiques et de décors exotiques à souhait. Nul besoin pour lui d’adapter Tintin puisque cet épisode a un petit cachet Sept Boules de cristal/Temple du Soleil (mâtiné de L’Homme de Rio). C’est du cinoche sans épaisseur, sans enjeu profond, mais qui remplit parfaitement sa mission de distraction de haut vol. C’est comme la mousse au chocolat : un plaisir régressif, sans surprise, mais bon de chez bon, la saveur du familier et du retour du même lié à l’enfance.
{"type":"Banniere-Basse"}