Une tentative ratée de polar au féminin.
La collection Harlequin segmente ses romans à l’eau de rose en niches pour varier les plaisirs : romances avec flingues, avec courses de voiture, à l’hôpital, paranormales… Avec sa femme-flic éprise de son stagiaire, Un roman (photo) policier nage dans ces eaux-là, plutôt que de travailler la montée du désir. Malgré la bonne volonté du couple principal, tout
y est embarrassant, de la photo jaunâtre atroce à une scène de sexe sous la douche (passage très difficile à réussir, se souvenir de l’étreinte Stone/Stallone dans L’Expert, façon pub pour du savon). La cinéaste voulait acclimater un genre machiste sous un regard féminin : l’apparition d’Olivier Marchal en policier maussade (comme d’habitude), incarnation d’un cinéma policier testostéroné, à la noirceur clinquante, a valeur de symbole. Elle ne fait qu’alourdir un film déjà peu leste, schématique dans ses personnages (l’héroïne est mal baisée, c’est tout ?), très bancal dans sa manière de mêler violence des sentiments et violence urbaine.