La ruée vers l’or d’un groupe de migrants allemands tourne au cauchemar.
Signé par un cinéaste issu de la passionnante école berlinoise et interprété par la souveraine Nina Hoss, Gold dégage sur le papier à peu près le même pouvoir d’attraction que le minerai qui lui donne son titre. L’angle choisi par Arslan évoque de manière troublante celui adopté par Kelly Reichardt dans La Dernière Piste : c’est aussi par le prisme d’un personnage féminin déterminé qu’il revisite le genre et déconstruit ses mythes. Ainsi, le rêve américain que fait miroiter la ruée vers l’or du Klondike se tranforme vite en cauchemar pour un groupe de migrants allemands perdu dans les grands espaces canadiens.
Contrairement à Reichardt, le réalisateur, trop bon élève, fige sa mise en scène dans une élégance froide et ne parvient pas à imprimer sur ce territoire archi-exploré une idée forte ; empruntés à Dead Man, les orageux accords de guitare électrique qui ponctuent le film lui donnent même un côté daté. Seule Nina Hoss, entourée d’une poignée d’acteurs impeccables, parvient par la pureté et la grâce de son jeu à insuffler un minimum de sens et d’éclat à cette traversée sans surprise