Retour noir du songwriter anglais Patrick Wolf, dont le flamboyant troisième album Magic Position avait en 2007 épaté une large galerie : plutôt réussi, avec quelques fulgurances.
[attachment id=298]Après Pierre et le Loup, prenez Patrick et le Wolf : le brillant songwriter anglais, folle découverte de 2007 avec son troisième album Magic Position, avait d’abord annoncé un double album, parfait reflet de sa schizophrénie puisqu’il devait contenir une première face sombre, inspirée d’une profonde dépression traversée il y a quelques années, et une seconde plus légère. L’artiste, séparé de sa maison de disques, avait même demandé à ses fans de participer au financement de l’enregistrement à raison de 10 livres par personne – chaque donateur aurait plus tard reçu des versions exclusives de l’album ou des invitations à des concerts privés.
La dualité et l’inconstance de Wolf ayant porté leurs fruits, c’est un simple album, The Bachelor (Battle One), qui paraît aujourd’hui, avant The Conqueror, second volet annoncé pour 2010. Ce détail écarté, Wolf tient toutes ses promesses en déballant ici un recueil de chansons romantiques et dures, portées par un violon violent (l’épatant Oblivion, l’efficace Hard Times).
Entre un Jarvis Cocker fortiche des lendemains de cuite et un Alec Empire offensif (qui collabore sur deux titres, dont un Vulture assez raté), Wolf propose une quinzaine de titres à la théâtralité tantôt chic (le burlesque Blackdown), tantôt un brin pètecouilles (The Sun Is Often Out). Malgré quelques titres pâlichons et passages douteux (le folklore de The Bachelor), l’album est plutôt réussi (le très sexy Damaris) et a au moins le mérite de proposer une alternative audacieuse à l’Angleterre indie-rock fière et pédante. “I will never marry”, chante Wolf au milieu de l’album : ses prétendant(e)s pourraient pourtant pulluler.
Album : The Bachelor (Bloody Chamber Music/Naïve)