Un drame nuancé hanté par le spectre de la guerre.
Disparu des radars depuis une dizaine d’années, le Sri-Lankais Asoka Handagama réapparaît et s’affirme avec son septième film comme un des plus solides cinéastes romanesques d’Asie.
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Il s’attaque ici à l’épisode le plus marquant de l’histoire de son jeune pays : la guérilla séparatiste des Tigres tamouls contre l’armée gouvernementale, qui a duré plus de trente ans.
Un ancien combattant tamoul rentre dans son village et tente de se réinsérer dans la société avec pertes et fracas. La force du film est de faire déborder ses vicissitudes sur un mode fantasmatique. Allant de Charybde en Scylla, le héros sans nom passe d’un cercle à un autre de la paranoïa.
Il est harcelé, presque hanté par diverses personnes avant de tomber dans un engrenage mafieux dont on ne connaîtra pas les tenants et aboutissants. Cela est étayé par un travail soigné sur le son, la lumière, et surtout des séquences nocturnes qui renforcent la sensation d’instabilité que dégage ce drame clair-obscur aux intonations kafkaïennes.
Un monde figé, où le pleur d’un enfant est pour une vieille femme un signe de vie permettant d’exorciser les fantômes de cette guerre – qui est le hors-champ sur lequel repose toute cette fiction aussi dense que fébrile.
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