Fin de l’insouciance, mais pas des haricots, pour les punkettes californiennes.
Trois ans après un premier album rafraîchissant, les sœurs Clavin relancent la machine Bleached. Moins surf et insouciant que son prédécesseur, Welcome the Worms est le produit des galères maximales récemment accumulées par Jennifer et Jessie. Pendant que l’une se faisait virer de chez elle, l’autre s’enfonçait dans une relation amoureuse abusive. Face à l’adversité, les frangines ont durci le son et le ton. Leur pop-punk ensoleillée a muté en rock fiévreux, mêlant guitares ombrageuses et riffs rustauds. Si cette nouvelle potion fleure bon la bière et l’eau oxygénée, les Californiennes n’ont pas pour autant perdu leur sens inné des mélodies catchy.
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Sur dix titres, on slalome ainsi entre hymnes punk joués bottines au plancher et garage faussement bubble-gum. Par endroits, on regrette la production un peu trop lisse, débrutie par Joe Chiccarelli (Morrissey, The Strokes). Qu’importe, les chansons de Bleached gagnent en profondeur ce qu’elles ont perdu en rusticité. Enregistré aux mythiques studios Sunset Sound à L. A., ce disque est une ultime pustule d’adolescence éclatant à la surface d’une vie d’adulte qui fait flipper nos punkettes. C’est aussi un cri d’amour vibrant au rock féminin. Celui des Runaways, des Go-Go’s, des Bangles ou de Hole. Bref, un sacré tour de force.
Concerts le 24 mai à Lille, le 25 à Evreux, le 26 à Metz, le 27 à Paris (Badaboum)
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