Vue depuis le cosmos, que la musique de Lamontagne est belle !
Depuis Supernova il y a deux ans, on devine que l’ambition de Ray Lamontagne est d’élever à hauteur des étoiles un folk longtemps resté sagement en proie aux lois de l’attraction. Dès les premières mesures de ce sixième album, superbement mis en orbite par Jim James (My Morning Jacket), il n’est même plus question de folk ni de pop mais carrément d’élévation irréelle, sur le tapis volant d’un piano qui transporte Homecoming pour un trip de huit minutes d’une beauté cosmique dont on aimerait ne jamais redescendre.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De Ouroboros, symbole de l’éternel recommencement, illustré dans les temps anciens par un serpent se mordant la queue, il faut ici retenir l’aspect mystique du désir d’immortalité, pas la routine de la répétition. Lamontagne a beau lester ses guitares d’un peu trop de plomb (Hey, No Pressure, The Changing Man), jamais il ne retombe tout à fait sur le plancher des vaches. Comme avant lui chez certains Byrds en pleines dérives aériennes droguées (le Crosby de If I Could Only Remember My Name, le Gene Clark de No Other), il s’agit là d’un art qui aime toiser l’ordinaire pour n’épouser que les astres. Pas étonnant que l’on retrouve ici des accents floydiens (In My Own Way) qui achèvent de rendre ce voyage inoubliable.
{"type":"Banniere-Basse"}