Deux belles mamans, deux grands fistons et un jeu des quatre coins sexuel lisse et amorphe.
Attention transgression ! Adapté d’un roman de Doris Lessing, Perfect Mothers raconte l’histoire de deux amies quinquas mais encore très sexy (Naomi Watts et Robin Wright, tu m’étonnes…), chacune maman d’un bel apollon de 20 ans… Et, oui, chacune va coucher avec le fils de l’autre. Ce chassé-croisé crypto-incestueux pose bien sûr un tas de questions intéressantes. Une relation entre un jeune homme de 20 ans et une femme de 50 est-elle tenable sur la durée ? S’agit-il de désir fugace ou de sentiments profonds ? Quid du regard social ? Questions qui se complexifient avec une bonne dose de perversité quand les garçons épousent de jeunes femmes de leur âge, font des gosses, mais poursuivent leur relation “scandaleuse”, mettant en compétition les mères et les grands-mères de leurs enfants.
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Qu’un jeune homme couche avec l’amie de sa mère n’est pas choquant, et le film d’Anne Fontaine a peut-être le tort de brandir de manière un peu trop volontariste sa supposée charge transgressive, d’autant que sa mise en scène est loin d’être aussi radicale que son sujet. Fondé sur des actrices et acteurs physiquement superbes, des décors et une photo ultrachiadés, le film se feuillette comme un magazine de déco chic, option esthétique qui a pour effet de lisser et d’amortir le potentiel sulfureux de son histoire. Les personnages sont désincarnés, réduits à leur fonction de pion dans un jeu des quatre coins sexuel au final assez peu sensuel et charnel, même si les vaillantes Naomi Watts et Robin Wright s’en tirent mieux que les garçons. Perfect Mothers évoque plutôt les mignardises soft d’un David Hamilton que les audaces tranchantes d’une Catherine Breillat.
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