Come-back fatigué de Sly dans un embarrassant thriller voué à son culte.
Après Schwarzenegger (Le Dernier Rempart) et Willis (Die Hard – Belle journée pour mourir), au tour de Stallone de faire son film d’action de la vieille école post-Expendables 2. Ce n’est pas brillant. On pouvait être appâté par la présence de Walter Hill à la réalisation. Car on lui doit de beaux moments de cinéma musclé et visionnaire depuis les années 70 : les crypto-westerns Le Bagarreur et Extrême préjudice, les abstraits Driver (du Melville sur roues avec Ryan O’Neal faisant son Drive avant l’heure) et Les Guerriers de la nuit (comme un jeu vidéo où l’on se fraie un chemin à travers New York à coups de poings) ou 48 heures, premier buddy cop movie, avec duo dynamique de héros mal assortis. Du plomb dans la tête relève de ce dernier genre, mais en pure théorie.
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Tueur à gages vétéran, Stallone s’allie contre son gré avec un flic pour se venger. Si les Expendables faisaient réunion d’alcooliques anonymes s’excusant de l’avoir joué solo dans les années 80, Sly retombe ici dans les pires travers du jeu perso. Il aspire lumière, punchlines et intrigue au détriment de son transparent partenaire, réduit à chercher des infos sur son smartphone. Pire, il fait le service très autosatisfait, sans le recul triste qui faisait le sel de Rocky Balboa et John Rambo. Sly se rêve Viggo Mortensen tatoué dans Les Promesses de l’ombre (une bagarre correcte dans un bain turc, seule scène d’action à peu près potable) ou Vin Diesel dans Fast & Furious. En oubliant que ça a été fait beaucoup mieux.
C’est très gênant. Gênant de même pour Hill, invisible dans cet ego trip plus tuné que filmé (fondus cramés, casting au cacheton – pauvre Christian Slater). Tout au long de cette série B bêta, on rêvasse en fait sur la prochaine réunion de Sly et Schwarzie dans le film The Tomb et au retour de l’esprit d’équipe.
Léo Soesanto
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