Le héraut de la génération Y propulsé dans une comédie Z paresseuse et affligeante.
Après avoir adopté (et souvent dévoyé) tout ce que la télévision a produit de comiques, le cinéma français devait logiquement se tourner vers les nouvelles stars de l’humour connecté.
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À l’origine de la websérie Norman fait des vidéos, des petites vignettes filmées en plan fixe depuis la chambre d’un ado dissertant sur les misères quotidiennes de son âge, Norman Thavaud est le premier à faire les frais de ce transfert à la fiction populaire dans Pas très normales activités, écrit et réalisé par Maurice Barthélemy.
Il y retrouve son personnage de teen indolent, ici propulsé dans une parodie littérale du succès américain Paranormal Activity sous les influences croisées des Nuls et des frères Wayans (Scary Movie), que l’on aurait débarrassée de tous les excès scato.
S’il ne se distingue donc pas vraiment par son originalité, le concept est néanmoins plutôt judicieux. En pariant sur le dispositif du found footage (faux film amateur), le film promettait de reconduire ce qui fait le succès de la websérie de son jeune acteur, de jouer sur les mêmes effets de proximité et de connivence – une sorte de film d’horreur commenté en direct par un kid froussard.
Mais appliqué à un imaginaire de cinéma manifestement trop grand pour lui, confronté à autre chose qu’au simple décryptage de la vie adolescente, l’humour de Norman paraît vite étroit, répétitif, incapable de produire son propre rythme autrement qu’en usant des artifices paresseux du pastiche.
La disparition des effets de montage, constitutifs de la réussite des sketchs de l’acteur sur internet, est pour beaucoup dans la sensation d’apathie que procure ce film sans ambition, où chaque vanne semble s’écrire en temps réel, finissant toujours sur un bide embarrassant.
C’est en réalité autre chose qu’un found footage : le making-of d’un navet.
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