Adaptation hystérique du classique d’Emily Brontë.
Fish Tank, le deuxième long d’Andrea Arnold, trouvait un bel équilibre entre un réalisme social british brut de décoffrage et le conte. Le traitement audacieux, mi-doux, mi-cru, de la tension sexuelle entre une ado et le nouveau copain de sa mère était pour beaucoup dans cette réussite.
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C’est exactement cette tension qui fait défaut à sa version des Hauts de Hurlevent : prise d’une crise d’onanisme aiguë, la réalisatrice frotte et refrotte ridiculement sa caméra à l’humus des landes, cherchant en vain l’excitation des sens et les racines de la passion dans la moiteur de la nature.
Sa lecture très sensorielle du roman d’Emily Brontë (le cinéma de Jane Campion hantait déjà la dernière adaptation de Jane Eyre) flirte timidement avec l’expérimental dans la première partie du film, hélas très volontariste.Le tout, pris dans un montage faussement heurté et une lumière trop caressante, tend vers un maniérisme tartignolle.
Difficile dès lors d’atteindre la rugosité et la violence attendues. Lorsque, fou de rage et de désespoir, le Heathcliff noir d’Arnold se cogne aux murs de sa maison, ça sonne creux, fatalement.
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