Documentaire sur une maison de naissance, sujet de prédilection de la vidéaste japonaise.
Naomi Kawase alterne depuis ses débuts les fictions pour le cinéma (souvent sélectionnées et primées dans les grands festivals) et les installations et documentaires vidéo.
Genpin, sur un registre plutôt modeste, fait partie de cette dernière catégorie. Kawase y aborde une nouvelle fois l’un de ses sujets de prédilection : la naissance et plus précisément l’accouchement (elle s’est même filmée il y a quelques années en train d’accoucher).
Une heure et demie durant, et sur plusieurs mois, nous allons partager la vie des femmes parturientes, hébergées dans une grande maison perdue au fond des bois par le professeur Tadashi Yoshimura, obstétricien au look de professeur Tournesol adepte de la naissance non médicalisée.
Ce vieil homme, depuis des dizaines d’années, pratique et prône un accompagnement naturel et presque écologique à l’accouchement, qui consiste à avoir une nourriture saine, à prier et à participer activement à la vie de la communauté.
Au-delà de l’aspect idéologique du film (les débats sur les méthodes d’accouchement et d’allaitement des enfants cachent souvent de redoutables idées réactionnaires), c’est moins l’égocentrique professeur Yoshimura qui retient l’attention que la chaleur humaine qui émane des portraits de femmes (parfois pauvres, parfois abandonnées par leur mari) dressés par Kawase.
À leur contact, la cinéaste, qui tourne un brin en rond dans son cinéma depuis peu, semble puiser un nouveau souffle, une nouvelle inspiration.