Troisième album d’un groupe qui expérimente sans y toucher.
En enregistrant un album seulement tous les six ans, ce trio américain ne facilite pas la tâche de son fan-club, qui compte pourtant dans ses rangs Trent Reznor, les frères Coen ou Danger Mouse (qui l’a signé sur son label). Non, les multi-instrumentistes qui composent Autolux et donnent tous de la voix n’ont rien d’apôtres du dilettantisme. A titre d’exemple, l’emploi du temps de Carla Azar a, récemment, été bien rempli : elle a tenu la batterie pour Jack White en studio et en tournée avant de jouer dans le film Frank avec Michael Fassbender.
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L’avantage de cette discographie en pointillé, c’est que, depuis le noisy et postpunk Future Perfect, chaque enregistrement constitue presque un nouveau départ. Ce qu’Autolux sacrifie à la lisibilité, il le gagne en liberté. En 2010, le trio a ainsi réalisé une première mutation, bousculant son écriture avec des samples et des rythmiques hérités du hip-hop. Conçu avec le producteur Boots (Beyoncé, Run The Jewels), Pussy’s Dead explore encore plus cette voie hybride. Les chansons sonnent accessibles comme de l’indie-pop mais des jeux sur les textures, les beats et les voix leur greffent des épines et une délicieuse étrangeté (la délicate Soft Scene et son finale aux rythmes entremêlés). Vivement 2022.
Concerts le 4 juin à Barcelone (Primavera Sound Festival), le 6 à Paris (Maroquinerie)
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