L’immense Hélène Vincent sauve à elle seule ce mélo tire-larmes qui sinon sonnerait terriblement creux.
Attention !
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Alerte à tous les spectateurs : film à débat à l’horizon !
Film à thèse ! Sujet de société !
Êtes-vous pour ou contre l’euthanasie, la mort assistée, ou préférez-vous les centres de soins palliatifs ?
Au départ, le nouveau film de Stéphane Brizé raconte surtout l’histoire d’un type qui sort de prison (Vincent Lindon, en position “je tire la gueule pendant tout le film”) et se trouve contraint de revenir vivre chez sa mère (Hélène Vincent), une dame pas facile, une mère casse-couilles et même castratrice, dont on va vite découvrir qu’elle est atteinte d’un cancer qui lui laisse peu de temps à vivre, même si elle ne souffre pas.
Une petite intrigue secondaire, totalement inutile, viendra étoffer le rôle assez vide joué par Vincent Lindon et permettre d’introduire au casting la belle Emmanuelle Seigner. Une autre, assez téléphonée, histoire d’amitié avec son gentil voisin, contient trop de clichés pour être efficace.
Mais l’essentiel se joue ailleurs, loin des petites magouilles de producteurs et des grosses ficelles scénaristiques qui permettent de monter un film sur des “noms”, sur des “védettes” comme les appelle l’acteur Jean-Christophe Bouvet.
L’essentiel, c’est une actrice, Hélène Vincent, qui nous fait tourner la tête et nous mène en bateau – parce que c’est ça aussi, un acteur de haute volée : il nous tient par le bout du nez ou par la barbichette et nous entraîne où il veut, et l’on n’arrive pas à s’en dépatouiller.
Comme toutes les grandes actrices (je pense notamment à Meryl Streep, dont c’est l’une des grandes spécialités), Hélène Vincent parvient à nous faire pleurer avec des histoires à dormir debout déjà vues mille fois, des situations grosses comme des maisons, des trucs de cinéma auxquels on croyait ne plus jamais se faire prendre.
Parce que tous les artifices disparaissent mystérieusement dès qu’elle est à l’écran, parce qu’elle ne connaît pas le second degré, parce que c’est une professionnelle et qu’elle se donne à fond dans son rôle, sans jamais créer une distance avec son personnage.
Nous devons avouer qu’ici, aux Inrocks, nous sommes pour la plupart des dur(e)s à cuire, qu’on ne nous fait pas pleurer facilement : en un mot comme en cent, les films de Philippe Lioret (Je vais bien, ne t’en fais pas ; Welcome…) nous laissent de marbre.
Hélène Vincent, dans ce film pas possible et sans qualités cinématographiques, Quelques heures de printemps (déjà, le titre…), nous a fait pleurer comme une madeleine.
Chapeau !
{"type":"Banniere-Basse"}