Une Charlotte Gainsbourg gênée et un Pete Doherty éteint dans une adaptation de Musset anémique.
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Pete Doherty en Alfred de Musset dans une adaptation de La Confession d’un enfant du siècle rehaussée de pop planante (Sofia Coppola style) et jouée en langue anglaise : l’idée avait de quoi séduire sur le papier.
Il suffit bien entendu de dire cela pour comprendre qu’une fois sur pellicule, hélas, l’intérêt s’évanouit.
Sylvie Verheyde annonce d’emblée son projet, en tout cas celui de la première partie du film, la moins ratée : tendre le fameux “mal du siècle” et son cortège de dandys-zombies comme le miroir de notre propre époque, celle où les banquiers règnent en maîtres et où le décidément éternel sex, drug and rock’n’roll forme le seul horizon d’une jeunesse débauchée, sans projet. Soit.
L’idée, pas désagréable, fonctionne une bobine ou deux, le temps de passer de parties fines joliment éclairées en calèches finement décorées. Jusqu’à ce que l’intrigue se resserre sur la relation tumultueuse entre Musset/Octave/Pete Doherty et sa nouvelle maîtresse, la diaphane George Sand/Brigitte/Charlotte Gainsbourg.
Le délitement commence alors.
La mise en scène de Verheyde, qui consiste essentiellement à se brancher sur le courant, si possible alternatif, de ses acteurs-rockeurs, trouvait, dans son précédent et beau film Stella, une excellente prise en la personne de Benjamin Biolay.
Pas de chance, Doherty, cheveux gras et joues bouffies comme jamais, engoncé dans ses costumes trop rigides, est plutôt du genre courant continu, à très très basse intensité – 2, 3 volts, pas plus. Quant à Charlotte Gainsbourg, dont la gêne est palpable à chaque plan, elle ne parvient jamais à s’accorder à son partenaire, ni à trouver le ton juste pour elle-même.
L’anémie est totale.
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